En soutien au mouvement des cheminots de Versailles, en lutte contre le projet de réforme des retraites, des producteurs du Gers ont collecté des vivres pour alimenter les grévistes. L'intégralité des denrées leur sera reversée.
Les paysans montent à Versailles. Ce n'est pas notre formule mais celle de la Confédération paysanne du Gers. Quelques sympathisants du syndicat agricole ont pris la direction ce lundi des Yvelines, le camion chargé de vivres et produits de la région. Poulet, rillettes de canard, pâtés, légumes. Toutes ces denrées sont destinées à soutenir les cheminots de Versailles en lutte contre le projet de réforme des retraites.
« Une phrase anodine mais prise au sérieux »
La « convergence des luttes » dont parle le syndicat est née au début du mois de février, à l'occasion d'une réunion portant sur le sujet de la réforme controversée des retraites, à la salle du Mouzon d'Auch. « Matthieu Bolle-Reddat (secrétaire général CGT Cheminots de Versailles, NDLR) est venu à la réunion et il a lancé une phrase un peu anodine mais elle a été prise au sérieux : vous venez quand les paysans sur Paris ? précise Sébastien Pigache, producteur de canards et membre de la Confédération paysanne du Gers. On a vite accroché dans notre manière de militer. Nous, paysans, on ne peut pas mettre notre activité à l'arrêt, on a des bêtes à s'occuper. A défaut de pouvoir alimenter les caisses de grève de façon pécuniaire, on apporte notre savoir-faire en collectant de la nourriture ».
Sébastien Pigache et le syndicat de la Confédération paysanne ont donc arpenté les marchés du Gers ces derniers jours en quête de vivres. « Toute la collecte sera redistribuée aux cheminots qui mènent la lutte. Les paysans qui montent à Versailles, la dernière fois qu'on a vu ça c'était pour aller chercher le petit mitron. Là, c'est pour le petit Macron ».
Une trentaine de producteurs du sud-ouest participe au mouvement « solidaire ». Ils défileront aux côtés des cheminots de Versailles ce mercredi, jour de commission mixte paritaire. Le MODEF du Gers indique, dans un communiqué adressé à la presse ce mardi, s'impliquer également dans la lutte des cheminots. Selon le syndicat, une agricultrice "a donné 180 kg de charcuterie et 500 yaourts."
N.M