Une ONG lance une première série d'actions contre « l'ultra fast fashion » dans le Gers

24 avril 2024 à 18h59

Surconsommation, surproduction, dangers pour l'utilisateur. Pour la première fois depuis sa création, la « fashion revolution » a posé ses valises dans le Gers, à Auch. L'ONG souhaite dénoncer la consommation à outrance.

L'expression tirée de la langue de Shakespeare vous est peut-être peu familière, mais la « fashion revolution » devient à la mode des rendez-vous annuels contre le phénomène de surconsommation. L'ONG, fondée au lendemain du drame du Rana Plaza -du nom de l'effondrement d'un immeuble à Savar au Bangladesh faisant plus de 1 000 morts- veut dénoncer la surconsommation, la surproduction et la présence accrue des produits chimiques dans la chaîne textile.

« Notre ONG travaille essentiellement sur le secteur du textile pour un monde plus propre » raconte Catherine Dauriac, présidente nationale de l'ONG. Toxicité des vêtements, chaîne de valeur textile, consommation, surconsommation, surproduction des marques, dégâts sur la planète et la santé des consommateurs. Depuis dix ans, elle dresse un état des lieux -inquiétant- des dérives de la consommation à outrance. « On pouvait parler avant de « fast fashion », cette tendance à la consommation rapide notamment dans le textile. Les gens veulent toujours plus d'habits et toujours plus vite. Désormais, on peut parler désormais de « l'ultra fast fashion» avec deux marques qui retiennent notre attention ces dernières années, Shein et le site Temu... notre rapport les concernant est grave au niveau de la santé publique » poursuit la présidente qui évoque des « teintures chimiques » et « plus de 8 000 produits chimiques dans la chaîne textile »... « Ce ne sont pas que les vêtements. On en trouve aussi dans la maison, la voiture, les avions, les trains. » Catherine Dauriac espère la mise en place, dès 2025, d'une loi sur les pénalités indexées à l'affichage environnemental, « ce sera bien au Sénat, poursuit la présidente qui milite pour une meilleure utilisation des matière synthétiques, le ralentissement des publicités tant sur réseaux sociaux, internet et les influenceurs ».

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Selon l'ONG, plus de trois milliards de vêtements sont mis sur le marché français chaque année, pour « une population de 70 millions, on n'a pas besoin de tout ça. Si j'avais un appel à lancer, ce serait de consommer moins et mieux. On fait face à une gabegie mondiale et tous ces vêtements terminent dans des pays du Sud, avec des décharges à ciel ouvert. » Signe encourageant, dans une période où la crise du pouvoir d'achat résonne en France, le premier poste d’achat concerné par des réductions de dépenses  seraient les biens de consommation courante. « 83 % des sondés se privent parfois d’acheter des vêtements, et 49 % d’entre eux ont beaucoup réduit ces achats » relatent nos confrères de Ouest France.

Auch s'invite parmi les grandes métropoles

Cette année, la « fashion revolution », qui se clôture ce jeudi 24 avril, s'est tenue dans onze villes de l'Hexagone : Paris, Marseille, Lyon et désormais... Auch, qui entend se faire une place « dans le temps » contre le phénomène de surconsommation. « C'est une première dans la ville, indique Catherine Dauriac mais on entend vraiment pérenniser notre présence ici. Le groupe vient tout juste d'être créé cette année ».

N.M

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