Menace d'attentat lors du festival des Bandas de Condom : un homme de 33 ans condamné à 2 ans de prison ferme

14 mai 2024 - 21:44

Retardé de plusieurs heures en raison d'un mouvement de contestation national de l'administration pénitentiaire, après que deux agents ont été tués et trois autres blessés grièvement ce mardi dans l'Eure, lors de l'attaque à l'arme lourde de leur fourgon qui transportait un détenu qui s'est évadé, le jugement en comparution immédiate d'un Condomois qui menaçait de « reproduire » l'attentat de Nice au festival des Bandas de Condom le week-end dernier, s'est finalement bien tenu à Auch. Le délibéré a été rendu tard, en soirée.

Ce n'est pas la première fois qu'Alex* s'avance vers le tribunal correctionnel d'Auch. Ce Condomois de 33 ans est connu « comme le loup blanc » de son propre aveu à la présidente, Julie Faure. 29 condamnations, dire le contraire aurait surpris la salle, essentiellement composée des proches du prévenu.
 
Parce que les faits qui sont reprochés au trentenaire sortent cette fois des délits auxquels ce Gersois avait habitué la justice. La liste est longue : trafic de stupéfiants, vols aggravés, conduite sans permis de conduire ou encore recel. Non, cette fois, Alex est jugé pour des faits qui ont mis en alerte l'antenne toulousaine du GIGN.
 
« Faire sauter le commissariat »
 
Vendredi dernier, un habitant de Mulhouse alerte les forces de l'ordre. Il vient de recevoir la veille en pleine nuit un message vocal d'un numéro inconnu, où un homme au bout du fil menace de « reproduire » l'attentat de Nice au festival des Bandas de Condom qui réunit chaque année plusieurs dizaines de milliers de festayres, ou encore de « faire sauter le commissariat d'Auch avec des grenades et un lance-roquette. » « Ce n'était pas moi mais mon cousin de 11 ans qui a sans doute voulu faire une blague » rétorque sans cesse le jeune homme au tribunal, qu'il peine à convaincre. Le prévenu explique que ce cousin « a sans doute volé le téléphone pour dire des trucs du style 45 terroristes [NDLR : une référence à un groupe de rap] mais que ce n'est pas lié au terrorisme qu'on connait aujourd'hui.» 
 
Interdit de paraître dans le Gers depuis le début de l'année
 
Confus dans ses explications, il doit aussi justifier sa présence dans le département du Gers. Il avait été condamné par la justice à ne plus y paraître depuis sa dernière sortie de prison, le 1er janvier 2024. « Je ne sais pas où aller si ce n'est dans ce département » reprend le trentenaire qui confie « consommer un joint par jour, comme tout le monde. » Une phrase – parmi d'autres - lancée à la présidence qui interroge sur sa santé mentale. L'expertise psychiatrique réclamée par le parquet précise que « des soins pourraient être nécessaires » mais qu'il « n'y a pas eu d'abolition du discernement » au moment de son appel. 
 
A l'écoute du message vocal à l'audience, la famille venue soutenir le jeune homme appartenant à la communauté des gens du voyage, se fait entendre à plusieurs reprises. « Ce n'est pas lui ! » ; « Ça s'entend que ce n'est pas sa voix ». Une ligne de défense sur laquelle s'appuiera lors de sa plaidoirie Me Kabou, l'avocat du prévenu. « Il n'est pas capable de faire des phrases aussi cohérentes, il ne peut pas être condamné sur quelque chose qui n'est pas sûr. » 
 
Des arguments qui n'auront pas suffit à convaincre le tribunal qui a suivi les réquisitions du parquet en condamnant Alex à deux ans de prison ferme avec révocation d'une peine de sursis de six mois.
 
*Le prénom a été modifié
N.M & E.R

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