Auch : les agriculteurs lèvent l'occupation du rond-point des Justes après un rendez-vous "constructif" en Préfecture

Une trentaine de tracteurs et d'engins agricoles et près de 150 personnes mobilisées, les jeunes agriculteurs du Gers se sont fait entendre tout au long de la journée dans les rues Auch face à la hausse des charges agricoles, accentuée depuis plusieurs semaines avec la guerre en Ukraine. Après avoir occupé 24 heures sur 24 depuis vendredi le rond-point de la Guérite à Gimont, ils ont décidé de passer à la vitesse supérieure ce mardi avec une grande opération escargot sur la RN 124. Deux convois se sont élancés respectivement dès 9h30 ce mardi matin de Gimont et Saint-Jean-Poutge avec comme terminus le rond-point des Justes à Auch, axe stratégique de la préfecture gersoise, qui a été occupé une bonne partie de la journée pacifiquement par les agriculteurs.

“On part dans une logique de travail avec la Préfecture”

L'avenir de la contestation s'inscrivait à quelques kilomètres de là, dans une salle de la Préfecture, où le Préfet, Xavier Brunetière, recevait une délégation d'agriculteurs. Une réunion particulièrement attendue, qui aura duré près de 2h30. Avec comme issue : la levée en fin d'après-midi de l'occupation du rond-point des Justes et du rond-point de la Guerite à Gimont. Xavier Duffau, président des jeunes agriculteurs du Gers, revient plus en détail sur cette décision : 

« Un des enseignements à tirer de cette réunion c’est qu’on a une Préfecture et des services qui ont travaillé sur ce plan de résilience. On n’est pas satisfait à 100% de nos demandes, mais on constate qu’il y a un vrai travail qui a été mené avec des pistes d’ouvertures et des dates de réunion qui sont déjà calées pour continuer à trouver des solutions. »

Une baisse de 35 centimes du litre de GNR toujours exigée par les syndicats

La FDSEA du Gers, l'autre syndicat agricole majoritaire dans le département, s'est montré assez discret sur cette mobilisation. Son président Christian Cardona a tout de même participé à la réunion de travail en Préfecture. Il évoque une réunion "positive" et espère désormais que les demandes formulées soient appliquées dans les prochains jours.  

« J’estime que le bilan est positif, avec une préfecture qui est à l’écoute. Surtout, ce qu’on a demandé c’est l’application de ce plan de résilience, mais aux conditions gersoises. Ce plan c’est très bien, mais est-ce que les agriculteurs de ce département vont pouvoir en profiter ? Ça c’est la vraie question. Concernant notre grand combat contre la hausse du gazole non-routier, nous souhaitons que le gouvernement aille plus loin que la remise de 15 centimes. On souhaite une baisse de 35 centimes d’euros par litre. »

Après la phase d’action, l’heure est désormais à la concertation. De nouvelles réunions sont prévues en Préfecture ces prochains jours entre les syndicats agricoles et les services de l’Etat. Les jeunes agriculteurs du Gers lancent toutefois un ultimatum au gouvernement. Si la situation tarde à se débloquer et que la flambée des prix se poursuit sur les énergies et matières premières, de nouvelles actions seront menées sur le département, prévient le syndicat.

E.R