Le retour des néonicotinoïdes fait débat

06 octobre 2020 - 15:52

La nuit dernière, les députés ont voté la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes jusqu'en 2023. Objectif : sauver la filière des betteraves sucrières ravagées par les pucerons. Ces insecticides détruisent le système nerveux des insectes, y compris celui des abeilles. Avec le retour des néonicotinoïdes, Bertrand Auzeral, le président du syndicat des apiculteurs du Lot et Garonne craint un retour en arrière, après des années de baisse de la production de miel :

« Les néonicotinoïdes détruisent la capacité de l'abeille à se repérer dans l'espace, donc elle ne revient pas à sa ruche.

Cela fait 25 ans que l'on a détecté leurs effets néfastes. On a mis 20 ans pour arriver à les faire interdire du marché. Et en l'espace de seulement 20 semaines, on va arriver à les remettre en place dans les cultures. Revenir en arrière de cette manière, c'est très inconscient de la part de nos députés. Tout cela pour une seule chose qui est une notion économique sur la filière sucrière. »

C'est justement cet argument que font valoir les agriculteurs. Bernard Malabirade, président de la chambre agricole du Gers pointe la maladie véhiculée par les pucerons dans les récoltes de betteraves :

« Cette maladie fait baisser les rendements cette année de 25 à 50%. Et seuls les néonicotinoïdes sont en capacité de contrôler ces populations de pucerons. Les néonicotinoïdes ont des effets sur les polénisateurs (les abeilles, ndlr).

Donc, il est hors de question de les autoriser de manière générale sur d'autres productions ; ce que peuvent regretter d'ailleurs certains agriculteurs ; sauf sur la bettrave donc qui ne fleurit pas, et n'attire pas les polénisateurs. »

F.P.

Image par aixklusiv de Pixabay 

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