Le manque de neige est palpable cet hiver sur les monts pyrénéens. Le phénomène s'est déjà produit dans le passé, mais la chaleur qui s'est installée, pose question.
Réchauffement climatique, hausse des coûts de l'énergie, saisons qui ont tendance à se décaler. Il suffit de regarder les images des caméras d'Altiservice braquées sur les Pyrénées pour se rendre compte de la situation. Cet hiver, le manque de neige est criant sur les monts.
Habitué des sorties sur la chaîne pyrénéenne depuis qu'il préside l’association gersoise du Pyrénées Club 32, Pierre Caillavet ne cache pas sa frustration. Le nombre d'adhérents pourtant, n'a jamais été aussi élevé. « On a 200 fidèles, l'un des rares clubs à enregistrer une progression dans nos rangs. Mais on est frustré de ne pas pouvoir leur proposer plus, même si ce n'est pas de notre faute. Depuis le 18 décembre, on a fait deux sorties seulement, la situation vire au fiasco. Seules les stations de Piau et Cauterets conservent un peu de neige mais attention à ne pas attraper les cailloux ».
En 30 ans de présidence, Pierre Caillavet se considère comme « un témoin de la fonte des glaces ». Il craint pour l'avenir. « J'ai vu les glaciers fondre, le réchauffement climatique, quoi qu'on en dise, il est là. A terme, ce sera difficile d'organiser des sorties pour le ski. Des activités comme la randonnée pédestre ou le trail tiendront la route avec un cadre toujours aussi magnifique. Il est clair qu'à l'heure où on parle de développement durable, voir de la neige arriver par camion ou hélicoptère, ça pose question. On ne va pas fanfaronner. Il ne faut pas que la montagne devienne une friche, il faut continuer à l'entretenir ».
A Lannemezan, Nicolas Herqué se projette vers l'avenir. Mais sur quel pied danser ?
Moniteur de ski à Saint-Lary à cette période, il a décidé de rouvrir son parc d'aventures face au manque de neige la semaine dernière. « J'ai accueilli des visiteurs espagnols qui étaient en vacances dans la vallée du Louron et d'Aure, est-ce que je dois ouvrir en hiver désormais ? Il va falloir s'adapter de toute façon. Les touristes je les vois, ils viennent faire d'autres activités, faute de neige. Je ne suis pas climatologue mais avec ce qu'on entend, il va falloir s'adapter. Ce qui est surprenant cette année, c'est cette douceur qui perdure. On pourrait fermer bien plus tard les stations de ski puisque les saisons se décalent. Mais les mentalités des gens ont changé, ils sont beaucoup moins motivés pour aller skier après mars. Mais la saison n'est pas perdue pour autant ».
Selon Météo France, le retour du froid et un épisode neigeux se confirment pour le début de semaine prochaine.
N.M