L'ES Gimont, les "lionnes" gersoises à la conquête du basket national

02 décembre 2022 à 18h09

L'Etoile Sportive Gimontoise Basket est l'une des équipes sportives gersoises les plus en vue cette saison. Tout juste promues et en tête de leur poule de Nationale 2, finalistes de la Coupe d'Occitanie, les Gimontoises semblent sur une irrésistible pente ascendante. Le président du club, Simon Simionato a répondu à nos questions à l'aube de la 10ème journée du championnat (samedi 20h à Angers).

Pouvez-vous nous retracer un peu les origines du club ?

On part de loin parce que le club a plus de cinquante ans. C'est un club emblématique de Gimont et de la région. Un club exclusivement féminin, enfin, il n'y a que depuis deux, trois ans qu'on développe du basket masculin à travers la pratique olympique du 3x3. Ca a toujours été un club typiquement féminin, emblématique du Gers, où on a vu passer bon nombre d'entraineurs et de joueuses ayant évolué à très haut-niveau, et même passés par l'équipe de France.

N'est-ce pas un peu particulier d'être un président au masculin dans un club féminin ?

Non non, aucunement. On pratique la parité, au bureau j'ai plus de femmes que d'hommes, mais on ne s'est pas posé la question. On regarde uniquement les compétences et ce que chacun peut apporter au club.

Le club est en très bonne forme en ce moment, comment l'expliquer ?

C'est le fruit d'un travail entamé y'a quatre ans. J'ai repris la présidence à ce moment là, le club venait de descendre en Nationale 3 et il y avait beaucoup de chose à reconstruire, au sein de l'équipe et du club. On s'est mobilisé, les filles de l'équipe se sont mobilisées, ce noyau central est toujours présent ; avec l'objectif de remonter l'équipe en Nationale 2. On s'est donné un plan à trois ans pour remonter en N2, finalement quatre ans à cause du covid, mais on a atteint l'objectif. Le succès c'est une restructuration interne, une remobilisation des bénévoles et surtout une équipe de filles qui sont allées chercher d'autres filles pour jouer avec elles. Au-delà de la technique pour monter en N2, ce qui a fait le plus c'est ce supplément d'âme d'une équipe soudée et volontaire. C'est une bande de copines qui jouent pour se faire plaisir tout en jouant à haut-niveau.

Peut-on parler d'une attractivité particulière de l'ESG ?

On l'a constaté dans le recrutement depuis deux ans, des filles venues de toute la France qui en arrivant sur la région toulousaine se sont renseignées et ont entendu parler de l'ESG, de cet état d'esprit presque familial qu'a le club, tout en étant très sérieux et professionnel. C'est ce mélange de club à taille humaine mais sérieux à tous les niveaux qui a fait dire à ces joueuses « c'est ici que je veux évoluer ».

Y'a-t-il des joueuses formées au club en équipe première ?

Pas directement, il y a des joueuses au club depuis longtemps. Après on a toujours eu cette difficulté à Gimont du fait que les joueuses formées au club quittent la région pour faire leurs études, on les perd ensuite un peu de vue.

Quels sont aujourd'hui les objectifs de la saison ?


Question piège (rires). On s'était fixé comme objectif de terminer dans le milieu du tableau mais on s'aperçoit que cette équipe a la capacité d'être plus ambitieuse. Je ne voudrais pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué mais je me fais le relais des filles et l'objectif maintenant c'est les play-offs.

Si montée il devait y avoir, pensez-vous pouvoir encaisser le passage en Nationale 1 ?

C'est quelque chose qu'on va étudier en début d'année. Si on voit qu'on peut monter la question va se poser. La montée en N1 demande des recrutements pour étoffer l'équipe et des financements beaucoup plus importants que ceux qu'on a actuellement. Quand on se posera la question on fera les tour des sponsors et des partenaires pour voir s'ils peuvent nous suivre dans cette aventure.

Vous deviez disputer la finale de la coupe d'Occitanie contre Colomiers le week-end dernier mais le match a été reporté pour cause de cas covid, une date de report est-elle prévue ?


Il se pourrait que ça soit courant décembre et dans la région.

C'était un objectif ?


C'est quelque chose de très intéressant pour le prestige du club et pour les filles qui ont un état d'esprit très compétitif. La finale doit se faire contre Colomiers qui est en N1 donc il y a matière à s'évaluer et noter les marges de progression en jouant une équipe plus forte.

En parlant de marges de progression, quelles sont-elles ? Et quelles faiblesses pouvez-vous noter ?

Je préférerais que ça soit le manager général qui vous réponde parce que je ne suis que le président, mais je dirais qu'il y a trois forces. D'abord c'est un groupe soudé qu'on construit depuis trois ans, donc elles se connaissent, elles n'ont plus besoin de se regarder pour s'envoyer la balle. La deuxième force c'est que le recrutement a permis d'apporter de la compétence supplémentaire et une homogénéité dans l'équipe, une profondeur de banc. Et après je pense que la plus grande force c'est l'état d'esprit, elles ne veulent pas forcément jouer que pour elles.

Côté faiblesse je dirais qu'à ce niveau les joueuses sont des mécaniques très pointues donc parfois fragiles et il faut être présent pour les soutenir.

Les enjeux relatifs au sport féminin sont-ils pris en compte ?

Bien entendu, par exemple pendant Octobre Rose on réfléchissait à ce qu'on pouvait faire et ce sont les filles qui sont venues nous voir pour nous faire des propositions. Donc le côté très féminin du club les implique.

Remarquez-vous une montée en puissance de l'affluence ?

Oui, on est très aidé par le fait d'être monté en N2 avec un niveau de jeu agréable. Le fait que les matchs aient lieu le samedi soir joue aussi, il y'a plus de gens disponibles que le dimanche après-midi où il faut déserter les terrains de rugby et de foot. Pour les retours que j'en ai, les gens sont fiers et contents de voir les matchs, ils viennent remercier le club des efforts consentis. C'est quelque chose que les gens voient à l'extérieur.

Qu'attendez-vous du match du week-end sur le parquet d'Angers espoirs ?

C'est une équipe espoir, donc ce sont des filles en formation qui se testent face à des joueuses qui ont plus d'expérience. Mais ça peut être piège parce qu'elles ont aussi une très grande forme physique et sont en pleine évolution technique. Donc elles méritent un respect comme toute autre équipe.

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L'interview « décalée »

Le club en un animal ?

Je compare souvent les filles à des lionnes. Les lionnes sont en bande et d'une grande efficacité dans cette configuration. Ce sont des animaux respectables avec un état d'esprit très famille qui deviennent terriblement redoutables quand il faut la protéger, en défense ou en attaque. Je ne suis pas sûr que ça soit l'image qu'elles aient d'elles-mêmes mais pour moi cette équipe est une formidable équipe de lionnes.

Une musique ?

Ca serait une musique très dynamique, moderne et entrainante, mais je ne saurais pas vous dire laquelle précisément.

En trois mots comment définiriez-vous l'ES Gimont Basket ?

Familial, compétitif, « sérieux sans se prendre au sérieux ».

Photo : Facebook ESGimont Basket

V.M

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