Baisse du budget régional, santé, éducation : Carole Delga était dans le Gers vendredi

20 juillet 2024 à 11h39

Retour dans le Gers pour Carole Delga. La présidente de la région Occitanie était dans l'ouest du département hier pour l'inauguration de Jazz in Marciac. De passage par Auch ce vendredi, elle a pris le temps de déjeuner avec le maire d'Auch Christian Laprébende avant de présenter les enjeux de la suite de son mandat à l'occasion d'une conférence de presse à la Maison de Région.

Sale temps pour les régions. Après un bref préambule sur la situation politique hexagonale, source de tensions autant au Palais-Bourbon que dans les territoires, Carole Delga met les pieds dans le plat : l'Occitanie va devoir faire des choix. Quasi-entièrement tiré des dotations de l'Etat (95%), le budget de la région va subir des coupes drastiques, avec une baisse de 136 millions d'euros annoncée. « On ne va pas pouvoir absorber sur le fonctionnement classique, donc ça va nous demander des décisions, comme celle de ne pas compenser le désengagement de l'Etat. Souvent des mairies ou des associations nous demandent de compenser. Là on ne pourra pas le faire » explique l'Ariégeoise. Déshabiller Paul pour habiller Jacques, Jacques Pouvoir-d'Achat, avec comme priorité l'éducation. « Bien sûr on maintient la gratuité des ordinateurs, la fourniture des livres scolaires, la gratuité du transport scolaire. On maintient aussi la gratuité des trains pour les 12-26 ans et les trains à 1 euro ». Autres budgets sauvés des eaux : l'agriculture et la culture.

L'agriculture et l'abattoir d'Auch, dont les travaux d'extension devraient prendre fin à l'automne.

« La région Occitanie est le premier financeur de l'abattoir d'Auch, 300 000 euros de subventions des derniers travaux qui se rajoutent à 400 000 euros ces cinq dernières années. Je suis très attachée à ce qu'on puisse avoir des abattoirs au niveau local, qu'on puisse avoir des possibilités pour l'élevage. Si on veut des agriculteurs au revenu digne il faut à ce moment là des charges pas très élevées. A Auch on a une structure portée par des privées du secteur de l'agriculteur extrêmement professionnels ».

Les transports et notamment le ferroviaire.

« On a réussi à passer de sept à onze aller-retours par jour. Néanmoins je ne suis pas satisfaite comme les usagers de la qualité de service, avec les retards, les annulations de dernière minute, ce qui est un vrai frein. Malheureusement on ne peut pas augmenter de manière encore plus forte le cadencement parce que ce n'est pas une double-voie. Mais on a des discussions un peu tendues avec la SNCF sur la qualité de service. Sur Auch-Agen, pour l'instant aucune entreprise n'est intéressée. Pour le public les contraintes sont plus fortes que pour le fret, aujourd'hui le coût est trop élevé, l'Etat donnerait 0 et la Région ne pourrait pas assumer seule cette remise en service ».

Le chantier de la RN124.

« Le problème de la 124 c'est que l'Etat donne moins que pour d'autres routes nationales transférées aux départements. Il ne donne que 45% alors que dans d'autres ça monte jusqu'à 50% par exemple sur la RN88 dans l'Aveyron. Il va falloir qu'on le rappelle à l'Etat parce que c'est défavorable pour le Gers, 5% vu les montants investis ça compte. Pour une éventuelle extension de la 2x2 voies vers Vic-Fezensac je ne suis pas décisionnaire, mais déjà que les délais soient tenus, ça serait une bonne chose. Il y a aussi des sujets sur le contournement de Auch, il va falloir qu'on se mobilse. Je n'ai pas senti les services de l'Etat très à l'écoute ».

L'aéronautique.

« Dans le Gers c'est consolider et structurer la filière aéro, qui clairement sur le secteur de L'Isle-Jourdain et Gimont est déjà assez présente, mais faire en sorte que ça puisse remonter dans le Gers et avoir des implantations d'entreprises aéronautiques sur le territoire auscitain. Avec Airbus, ATR et Aura Aéro, l'avion électrique qui va être homologué l'année prochaine pour dix-neuf places et qui est la préfiguration de l'avion à hydrogène. Ils recherchent des lieux pour pouvoir tester grandeur nature et l'aéroport d'Auch a une carte à jouer ».

La disparité est-ouest du Gers.

« Pour implanter de l'industrie il faut un environnement favorable, un réseau d'entreprises. Sur l'ouest du département il vaut mieux aller se diversifier en agroalimentaire, en numérique, mais c'est un sujet qu'il faut qu'on porte en interrégional, entre les Landes et le Gers,  qui est un vrai bassin de vie. Nous en avont parlé avec Alain Rousset (président de la région Nouvelle-Aquitaine) ».

Le sport et les Jeux Olympiques.

« Sur les J.O la région offre 1000 places à des jeunes pour qu'ils puissent y accéder, via des clubs sportifs et des associations d'éducation populaire. On investit beaucoup sur l'ensemble des sports. Après l'Ile-de-France on est la région qui possède le plus de licenciés et surtout la politique régionale c'est d'aider les clubs d'élite mais aussi pour les petits clubs de foot dans le village de 500 habitants ou la pratique du roller dans telle autre commune. L'Occitanie est une région de sport ».

Le centre de tri interdépartemental de Masseube.

« Je suis pour ce projet, c'est intéressant d'avoir une mutualisation sur un territoire de bassin de vie, d'éviter le transport sur des sites beaucoup plus lointains. Je suis étonnée que certains soient contre en invoquant des raisons écologiques, au contraire ».

V.M

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